Je crois, enfin je sens que j'écris comme je respire.
Pas au sens où l'écriture me tient lieu d'oxygène, mais parce que c'est devenu pour moi un formidable espace de décompensation, d'expiration, d'exultation.
Une forme d'existence qui me fait battre le coeur avec fulgurance.
Un terrain vierge où tout reste à inventer.
Une indécente invitation à toucher du doigt le fond des choses.
Une liberté incroyablement délicieuse.
La vie est si dense, qu'y mettre des mots c'est la sublimer. Une fois pour toutes. Laisser une empreinte, oui, mais aussi et surtout composer des lignes avec des bribes de pensées, de sensations, de chaotiques états d'âme et bouleverser l'ordre des choses.
Ecrire, c'est vivre à la puissance deux : enivrante équation qui n'a rien à prouver mais tout à conquérir dans l'immensité de nos univers intimes.
C'est impudique parfois, mais c'est en ce qui me concerne une impérieuse nécessité que d'écrire le monde : celui que je ressens, que je désire, que je redoute.
