dimanche 13 juillet 2014

Son Graal

Depuis ce matin le ciel est lourd. Chargé de particules grises et suffocantes, il ajoute à mes pas le poids de la douleur qui m'étreint depuis des heures. J'avance dans l'appartement sans pouvoir prétendre à quoi rime cette danse sans grâce. Je ne sais plus où je vais, je repense à ce jour maudit et j'ai envie de hurler.
Un an déjà ... comme si rien n'avait vraiment eu lieu depuis. Un statut quo terrible. L'envie que rien de tout cela ne soit arrivé, l'envie d'annuler le programme de ce jour maudit.
Il est parti et il l'a laissée sur le bord du trottoir. Ca n'était pas prévu comme ça: la journée devait se terminer par de la musique et des lumières dans le ciel, par des "c'était chouette", "j'ai adoré", "t'as vu comme la Lune était belle", mais pas comme ça.
Je ne savais presque rien de lui. Mais je savais une chose essentielle: il la rendait profondément heureuse. Et rien que pour ça, je l'aime.
Elle méritait puissance mille cette fougue amoureuse, cet apprivoisement subtil, ces projets colorés. Elle les méritait bien plus que n'importe qui. Elle avait trouvé son Graal. Ensemble ils construisaient quelque chose de terriblement joli.
Et il est parti.
Elle ne sait pas où, et moi non plus. Mais il est hors de question qu'il arrête d'exister. On n'arrête pas la danse des étoiles filantes. Jamais. De l'autre rive elle pense à lui, sans cesse. Elle le rend magnifiquement vivant.
Dans l'appartement teinté de gris, l'envie de croire que tout ne s'est pas arrêté sur ce trottoir m'étreint le coeur. Il est hors de question qu'une existence aussi avide de vie s'annule dans une si funeste opération.
Ils sont beaux, par delà l'éphémère de nos vies, ils explosent de beauté. Un amour fou, funambule ou déraisonnable, explosif et hors du temps, voilà ce qui les unit.

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